S’il existe un endroit incon - tournable. dans la région pour les chineurs, les brocanteurs et autres amateurs d’antiquités, c’est bien du magasin d’orient de Francine Constant qu’il s’agit. Et encore plus lorsqu’on est passionné de meubles et d’objets provenant d’Afrique et d’Asie. Ceux qui pénètrent dans la “boutique”’ effectuent alors un véritable voyage en direction des 2 continents. C’est dans le petit village de Frauenberg qu’existe cet éden de l’antiquaire, où les mots chaleur et convivialité font encore recette.
L’enfance. Les grands-parents de Francine Constant sont originaires de Sarreguemines et tenaient même un commerce dans la commune. Et pourtant, c’est à Rouen que naît l’antiquaire de Frauenberg. Rapidement, la jeune Francine, qui a un frère et une soeur, quitte la cité rouennaise pour vivre successivement à Saint-Malo, Caen ou encore Troyes: “mon père avait la. bougeotte”, explique-t-elle. Elle garde très peu de souvenirs, de cette époque et se rappelle essentiellement des villes de Saint-Malo et’ de Caen, “parce qu’il y avait la mer”.

L’arrivée à Sarreguemines. La mort du papa allait précipiter le retour de la famille en Moselle.

Francine arrive donc à .Sarreguernines à l’âge de 12 ans. Elle intègre alors le pensionnat, va au collège et, pour finir, rentre à l’école d’infirmière de Metz. A cette époque, elle ambitionne de devenir puéricultrice. Désireuse de s’occuper des enfants malades, elle se rend très vite compte qu’elle n’est pas faite pour ce métier, la souffrance des enfants lui étant trop insupportable “j ‘avais 17,5 ans et c’était trop dur de les voir souffrir”. Un an plus tard, elle décide de quitter l’école d’infirmières et donne une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle.

Réorientation. Elle décide alors de changer radicalement de métier et devient secrétaire au sein de l’entreprise de transports Hellminger.

Rencontre avec Michel.
“J’ai rencontré Michel au bar central à Sarreguemines, en 1963. “C’était un bar sympa où il n’y avait jamais de problème et où se retrouvaient tous les jeunes” ,se souvient-t-elle. Michel Constant, originaire de Dordogne, était récemment arrivé dans la région. Professeur de sports, il venait en effet d’être nommé dans un lycée de Forbach.

A présent retraité, il a effectué une grande partie de sa carrière au lycée technique Nominé. 1965 correspond à l’année du mariage de Francine et Michel qui ont deux fils, Pascal et Fabrice, et deux petites-filles, Mathilde et Julie.

Frauenberg. Mme Constant cesse alors de travailler et se consacre à l’éducation de ses deux fils. Le couple décide de s’installer à Frauenberg, en 1971. Il jette son dévolu sur une maison en ruines “quand nous l’avons acheté, c’était immonde. Nous avons commencé ‘à la retaper”.

Une expérience dans la séri- graphie. Mme Constant a d’abord ouvert une imprimerie en sérigraphie : “on travaillait de nombreuses heures par jour. On avait acheté tout le matériel d’imprimerie, un banc de reproduction, il y a encore des taches d’encre sur le plancher”. L’imprimerie crée alors des logos, des autocollants pour les associations, les collectivités locales. Puis, au bout de 8 années d’activités, jusqu’en 1980, Francine Constant décide de passer à autre chose. G.D.O. était en marche...

Nicolas Leclercq

Francine Constant a fait de sa
passion un metier


Les débuts. L’ouverture de G.D.O., à Frauenberg, est le fruit d’un long cheminement des 2 époux qui ont tout d’abord ouvert un dépôt vente à Sarreguemines : “on a loué en 1981 un local à Sarreguemines mais la location était trop chère. On a alors affiné et on s’est tourné vers l’antiquité”.

Antiquité. Le couple ouvre alors un petit magasin traditionnel d’antiquités “mon mari a un don pour la restauration, aucun meuble ne lui résiste. Lorsqu’il était jeune, il dessinait pour une chaîne de meubles”, A l’origine passionnés par le mobilier lorrain, Francine et Michel se sont peu à peu tournés vers le style oriental “on a fait le tour du mobilier lorrain. On a ensuite mixé les .2 puis on s’est définitivement tournés vers l’orienta!”. Créé il y a 25 ans, le magasin est exclusivement consacré à l’Afrique et à l’Asie depuis maintenant 15 ans : “on était les tous premiers dans l’Est de la France à le faire, après, d’autres ont ensuite commencé également cette activité”. La meilleure publicité reste le bouche à oreille et Mme Constant se rappelle qu’au début, “certains disaient qu’on avait "pêté un câble”. L’antiquaire de Frauenberg se souvient des débuts difficiles : “on a ramé, c’est un métier qui est toujours sur le fil. A défaut d’être rentable,


De superbes pièces africaines et asiatiques

c’est un métier agréable”.

Les clients. “Beaucoup de nos clients deviennent des. amis. Quand le courant passe, des relations très amicales s’installent. C’est en exerçant cette activité que l’on a rencontré nos meilleurs amis”. Le couple a participé à quelques foires au début et organisé une journée portes - ouvertes à Frauenberg qui avait été couronnée de succès: “les clients sont venus petit à petit et aujourd’hui, nous avons des clients qui nous font confiance depuis plus de 20 ans. Ils viennent régulièrement au magasin et demandent ce qu’on a de beau à leur proposer”. La confiance reste le maître-mot de Francine Constant.

Disponibilité. On habite au-dessus du magasin, les clients peuvent venir à 12h30, ce n’est pas grave, il suffit de descendre l’escalier. Les clients savent que je suis disponible. J’essaie de leur donner des conseils, des idées de décoration”.


Recherches. Mme Constant avoue avoir “potassé” pour étendre ses connaissances “j’apprends aussi beaucoup de mes clients, de mes fournisseurs”. Elle se tient donc à l’affût de tous les articles paraissant dans les revues, lit de nombreux livres.

Un réseau de collaborateurs. Les différents objets présents dans le magasin proviennent de personnes se rendant régulièrement en Asie et en Afrique. “En Birmanie, c’est quelqu’ùn qui s’y rend depuis maintenant 45 ans qui me fournit. Il va au fin fond du pays et me ramène des trucs fabuleux”. Petit à petit, des réseaux se sont constitués. Une collaboration s’est par exemple établie entre le rédacteur en chef de la revue “Tribal” et’ le couple de Frauenberg: “il voyage beaucoup et se rend souvent en Himalaya. Il en ramène des objets dont il peut raconter toute l’histoire, donner le nom du village...” Le dénominateur commun est avant tout la passion et, pour Mme Constant, “ce ne sont pas les bénéfices qui comptent, l’important étant de régler le budget et de partager sa passion avec les clients”.

Les pays. Mme Constant voyage donc au travers des différents objets qu’elle vend dans son magasin. Ceux-ci proviennent de Mongolie, de Chine, du Tibet, de l’Himalaya, du Vietnam. “En ce moment, on vend des arcs mongols de tradition, des pièces très rares. On vend aussi beaucoup de choses en provenance du Vietnam, par exemple des bijoux ethniques”.

Les autres passions. “J’aime les vieilles maisons, les vieilles pierres, les ruines, c’est une passion qui nous prend beaucoup de temps”. Mmc Constant consacre aussi une bonne partie de son temps à “chouchouter” ses clients. Il est en effet possible de visiter le site internet du magasin et ainsi de visionner les différents objets mis en vente. Cela nécessite un certain suivi .

avec les clients potentiels auxquels elle envoie de nombreuses photos et échange 5 à 10 e-mails par client. “Un de mes fils, le créateur du site internet, m’explique souvent que c’est parce qu’on est une petite structure que je peux me permettre un tel suivi avec le client”. Le site, remarquablement structuré, permet donc de visionner l’offre du magasin, et comporte un système de paiement sécurisé. “il faut une description précise pour le client. Souvent, on me dit que c’est beaucoup plus joli que sur la photo, et cela c’est une récompense pour moi”.

Mme Constant gère également le conditionnement et le transport de la marchandise.


La Dordogne. C'est un département cher au coeur de M. Constant et le couple y possède une maison où ils se rendent
régulièrement. Michel
Constant avoue avoir envisagé retourner vivre là-bàs “je disais toujours qu’une fois à la retraite je repartirais immédiatement en Dordogne”. Finalement, il n’en sera rien, les attaches familiales et amicales ayant pris le pas sur le désir de départ de M. Constant. La maison, reçue en héritage, nécessite de nombreux travaux qui seront assurés par Michel Constant : “c’est une très vieille maison près des grottes de Lascaux où tout est à faire”, précise Francine Constant.
Une véritable invitation au voyage avec le magasin de Francine Constant